De la nécessité de faire des choix : apprendre, c’est aussi renoncer

Dire oui à tout, c’est parfois dire non à soi-même. Apprendre une langue, comme enseigner, demande du temps, de la clarté et du discernement. Avancer, c’est aussi apprendre à choisir… et à renoncer, en conscience.

Il fut un temps — pas si lointain — où je disais oui à beaucoup de choses. Oui à des projets passionnants, à des causes qui me tenaient à cœur, à des engagements qui me nourrissaient. Et puis un jour, j’ai compris que dire oui à tout revenait parfois à me dire non à moi-même.

Les journées n’ont que vingt-quatre heures. Et à force de vouloir tout faire, je me suis sentie submergée, éparpillée, fatiguée. Il m’a fallu une aide extérieure pour retrouver mon équilibre, établir mes priorités, trier, déléguer, et — surtout — apprendre à dire non.

Cet apprentissage-là n’est jamais définitivement acquis : il se cultive, il s’ajuste. Chaque nouveau projet remet en jeu l’équilibre fragile entre passion, obligation et ressourcement.

Un choix symbolique

Lorsque je me préparais à passer l’examen d’italien B1, j’étais motivée, assidue, prête. Mais le jour prévu pour l’examen, ma fille devait jouer pour la première fois dans un orchestre, à la Fête de la musique. J’ai donc pris la décision d’annuler mon inscription. Et j’ai appris dans la foulée que je devrais patienter plusieurs mois avant de pouvoir me représenter.

À l’époque, ce choix m’avait paru évident — et juste. J’ai continué à étudier, avec constance et plaisir, sans pression. Et quelques mois plus tard, en octobre 2023, j’ai finalement passé et réussi l’examen C1.

Cette réussite a eu un goût particulier : celui d’un apprentissage aligné avec mes valeurs et mon rythme.

Apprendre, c’est aussi faire de la place

Apprendre une langue, c’est se donner les moyens de progresser… mais aussi se donner le droit de choisir comment. Cela signifie faire de la place dans sa vie, dans son emploi du temps, dans son esprit. Dire non à ce qui encombre, pour mieux dire oui à ce qui compte.

Et toi, combien de temps réserves-tu chaque jour à ton apprentissage ? As-tu déjà réfléchi à ce que tu pourrais laisser de côté pour avancer plus sereinement ?