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Le temps de parole de l’enseignant·e : parler moins pour faire apprendre plus

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Dans une salle de classe de langue, le temps de parole de l’enseignant·e influence directement la qualité des apprentissages. Mais combien d’entre nous ont réellement réfléchi à la place de notre voix et du silence dans l’apprentissage linguistique ?


Habiter l’espace de parole en classe

Durant ma formation d’enseignante, personne ne m’avait vraiment posé cette question : comment j’occupe l’espace de parole ? Pourtant, il s’agit d’un enjeu central de la didactique des langues.

Nos silences, lorsqu’ils sont préparés, choisis et accompagnés, deviennent de véritables moments d’apprentissage actif. Ce sont ces pauses qui permettent à nos apprenant·es de faire des connexions mentales, d’intégrer une règle, de reformuler, ou tout simplement de penser.


Parler pour enseigner… ou pour rassurer ?

Pendant longtemps, j’ai cru que mon rôle d’enseignante consistait à remplir le vide : expliquer sans relâche, occuper chaque seconde, éviter les silences gênants. Après tout, n’était-ce pas ce que l’on attendait de moi ?


Mais à force de vouloir tout dire, je laissais peu d’espace à l’autre. Parler beaucoup n’est pas forcément enseigner mieux. Le silence, loin d’être un manque, peut devenir un outil pédagogique puissant : un moment de respiration, un espace d’autonomie, une invitation à la parole de l’apprenant·e.


Le silence comme outil pédagogique

Apprendre à apprivoiser le silence en classe, c’est reconnaître qu’il fait partie intégrante de l’acte d’enseigner.Ces silences impactants favorisent la réflexion, la mémorisation et la prise de parole spontanée. Ils encouragent les apprenant·es à oser, à formuler, à construire leur pensée.


Parler moins, écouter plus

Le temps de parole enseignant·e varie selon de nombreux facteurs : la taille du groupe, la dynamique de classe, la personnalité et le niveau des apprenant·es, les objectifs du cours… Pourtant, réduire son temps de parole, c’est souvent offrir plus d’espace d’expression aux apprenant·es.


C’est aussi se donner le temps de mieux écouter, d’observer les besoins réels, et de cibler ses interventions avec justesse.


Créer un espace de parole bienveillant

De nombreuses personnes que j’accompagne en apprentissage linguistique cherchent avant tout un espace d’écoute et de parole sécurisant. Lorsqu’elles se sentent entendues, elles développent confiance, fluidité et compétence communicative.


Et si, en parlant moins et en écoutant mieux, nous permettions à nos élèves d’apprendre davantage ?


Par où commencer ?

  • Observer la proportion de parole enseignant·e / apprenant·e pendant un cours.

  • Introduire des moments de silence réflexif après une consigne ou une question.

  • Encourager la prise d’initiative orale sans corriger immédiatement.

  • Créer un climat de confiance où le silence n’est pas perçu comme une erreur, mais comme une étape d’apprentissage.


Le temps de parole de l’enseignant·e n’est pas une donnée fixe : c’est une compétence à affiner pour favoriser l’autonomie, l’interaction et la confiance en classe de langue.

 
 
 

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